LES EFFETS PERVERS DES AUDIENCES J.A.F.

 

De prime abord, quand des parents se séparent et n’arrivent pas à se mettre d’accord, ils s’en remettent à la Justice des Affaires Familiales. Composée de magistrats qui sont souvent des femmes, la Justice des Affaires Familiales intervient sur des questions essentielles comme la garde des enfants ou le droit de visite des grands-parents.

De moins en moins nombreux, pour un volume de tâches qui ne cesse de croître, ces magistrats ont aujourd’hui la tête sous l’eau.

En cours de discussion au Parlement, le projet de divorce sans juge ne devrait rien arranger.

Le juge aux affaires familiales, le J.A.F., (dont 80% sont des femmes), rend des décisions concernant la résidence des enfants, les droits de visite et d’hébergement, ou les pensions alimentaires. Il tranche aussi sur les changements de régime matrimonial, les droits de visite des grands-parents, les délégations d’autorité parentale, les tutelles de mineurs ou les changements de prénoms. Ses décisions interviennent donc au cœur de la vie des gens.


Avec l’augmentation du nombre de séparations, les JAF doivent faire face à une masse de contentieux qui ne cesse de croître. Et si les nouvelles technologies leur ont certes permis de gagner du temps, le travail de préparation des dossiers, les audiences et la rédaction des jugements restent énormes. Il faut bien s’imaginer que, sans pause, un J.A.F. enchaîne en une matinée, un minimum de quatorze à dix-huit dossiers de situations familiales différentes.

Ce qui est pour autant nécessaire pour éviter d’allonger le « délai d’audiencement », en d’autres termes, le temps qui court entre la saisie du juge et le jour de l’audience.


Dans certains tribunaux, ce délai d’audiencement peut varier de trois à quatre mois, dans d’autres, plus conséquents, il peut varier de six à 8 mois et pour les procédures d’appel, de dix-huit à vingt-quatre mois !

Les affaires urgentes, comme les cas de violences et de maltraitance, sont examinées lors de permanences spéciales. Mais tout de même... Souvent, les nouvelles affaires restent plus nombreuses que celles éclusées et c’est sans fin… Un véritable rouleau compresseur ! Et depuis peu, les J.A.F. ont été rendus compétents sur de nouveaux contentieux, comme les tutelles des mineurs ou les ordonnances de protection des victimes de violences conjugales. Et surtout, quantité de postes de JAF restent vacants…
 

Pour les justiciables qui attendent des réponses sur des questions personnelles, affectives, sensibles, le délai est toujours trop long.

Cependant, il vous appartient que cette bataille, qui peut s’avérer longue, ne sois pas vaine car un(e) manipulateur(rice) s’attaque souvent à une victime pacifique, loin d’avoir un naturel combatif et qui le laissera faire ou qui finira par capituler par peur du conflit…  Parce qu’un(e) manipulateur(rice) est tellement doué(e) qu’il/elle peut non seulement vous retirer la garde de vos enfants mais il/elle tentera (et parfois) arrivera également à les faire placer juste pour couper le lien d'amour entre le parent sain et ses enfants.
(Voir chapitre Témoignages)

La première difficulté lorsqu’on divorce d’une personnalité perverse narcissique, c’est ce premier constat qui nous met devant cette réalité que notre enfant, qui hier était un petit être insouciant que nous nous efforcions de ‘’protéger au mieux’’, est maintenant un citoyen avant que d’être notre enfant.

Il existe des droits parentaux contre lesquels on ne peut rien, même si l’autre est un(e) manipulateur(rice). Il va falloir se faire violence, ne rien lâcher et surtout, apprendre aux juges et aux travailleurs sociaux ce qu’est un(e) vrai(e) manipulateur(rice) car ils n’y connaissent rien pour la plupart.

Une personne qui n’a jamais été face à un pervers narcissique n’a pas la moindre idée de ce dont ils/elles sont capables.

La deuxième difficulté repose sur le fait que la  décision  de justice dépend  beaucoup  de  la  qualité  de  l’évaluateur désigné (enquêteur social, expert…). Car comme il est dit plus haut, la plupart n’y connaissent strictement rien en matière de perversion narcissique.
 

Le Professeur Maurice BERGER, Psychanalyste, Pédopsychiatre et ancien Chef de Service  de l’unité de Pédopsychiatrie du C.H.U. de Saint-Etienne (Loire), ancien enseignant de  Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent à la Faculté de Psychologie de Bron (Rhône), Expert auprès des Tribunaux de Saint-Etienne, écrivait que dans une procédure de divorce avec un père manipulateur pervers narcissique, il a été constaté dans de nombreux cas que le fait que la mère demande que son enfant soit protégé a été considéré comme un signe de pathologie psychique venant d’une mère surprotectrice ( !) et qui, par conséquent, devait obligatoirement alliéner son enfant !!! Le PN lui, se montrant fort habilement plus prêt à coopérer alors que les mères responsables refusent que l’enfant rencontre son père de manière non protégée.
 

Constat et décision du J.A.F. : les demandes de la mère ne peuvent aboutir car l’enfant est forcément pris dans le conflit parental !!!

Le Professeur Maurice Berger nous met en garde également contre le fait qu’ en  France,  dans  des  situations  de  divorce  compliqué,  de plus en plus d’avocats de mères demandent à leurs clientes de ne pas évoquer certains faits qui les amènent à penser que  leur  enfant  est  maltraité  physiquement,  sexuellement, ou psychologiquement par le père, car cela risquerait de se retourner contre elles et contre l’enfant. Repères concernant la clinique des parents qui exercent une emprise (lavage de cerveau, instrumentalisation).
ENM – Dr Maurice Berger – 2016

Dans le cas d’un divorce avec une personnalité pervers narcissique, les juges, travailleurs sociaux, enquêteurs (y compris bon nombre d’experts) se laissent gruger   par  la  grande  capacité  du pervers narcissique à   se  présenter comme  une victime de la mère et parfois de l’enfant et  à  manipuler  le  système  judiciaire.  

Maurice Berger nous prévient :

Ces sujets, qui ont un énorme pouvoir de conviction,   éprouvent une jubilation à détourner à leur avantage la loi de sa fonction protectrice, lors du divorce en la circonstance. Un  parent « pervers narcissique » a besoin de garder l’autre sous son emprise,  car il lui est impossible de supporter que l’autre  parent  se  sépare  (vécu  d’abandon),  donc    maintien d’un  lien  forcé  avec  l’autre  par  le  biais  de  l’enfant,  et/ou volonté de faire souffrir/payer l’autre .


ENM - Dr Maurice Berger – 2016