COMMENT PROTÉGER ET ACCOMPAGNER VOS ENFANTS

LE PARENT PERVERS NARCISSIQUE
Dont extraits du livre « Survivre aux parents toxiques » de Julie Arcoulin chez City Editions

Lorsque l'un des parents est pervers narcissique, cela signifie un foyer plein de violence, tantôt physique, tantôt psychologique, tantôt les deux.

Je voudrais cependant rappeler ceci :

  • Cataloguer une personne de pervers narcissique alors qu’il ne l’est pas peut être dangereux.
  • Se voiler la face sur quelqu’un qui est manipulateur pervers narcissique, peut l’être tout autant.


Comment fonctionne un parent PN ?

Le simple fait d’écrire le mot « parent » et « pervers narcissique » l’un à la suite de l’autre est presque une insulte pour les parents dignes de ce nom.

Un parent PN est tout sauf structurant, aimant et préoccupé par le bien-être de son enfant. Même s’il l’est en apparence, ce n’est que pour mieux le manipuler et le rendre redevable et dépendant.

Le parent PN considère son enfant comme un objet qui peut servir ses intérêts et son image sociale. Il est incapable de considérer que son enfant a des désirs, des émotions et des besoins qui lui sont propres.

Tout comme il est incapable de considérer son/sa partenair(e) comme ayant également des désirs propres. Désirs qui sont indépendants de l’autre. Il considère son enfant comme une propriété sur laquelle il a tous les droits.

Tant que son enfant fait ce qu’il considère comme bien, il est adulé. Si, par hasard, son enfant se distancie en s’affirmant, il le rejette. C’est systématique. Le parent PN est incapable d’aimer son enfant de façon inconditionnelle. Il le culpabilise, fait du chantage affectif, ne prend aucune responsabilité et rejette la faute sur les autres.


Que se passe-t-il chez l’enfant victime d’un parent pervers narcissique ?

Comme son parent le culpabilise, le rend responsable de tous les maux qui touchent la famille, lui fait du chantage, lui fait comprendre que les besoins de son parent sont prioritaires, l’enfant pense que tout est de sa faute. Il pense que son parent est comme cela avec lui parce que lui-même est « méchant ».

L’enfant, jusqu’au moment où sa conscience s’éveille, est incapable de remettre en cause les comportements et attitudes de son parent toxique. De plus, il vit dans cet environnement depuis tout petit, ce pourquoi il considère que c’est la normalité. Il ne sait pas qu’ailleurs, c’est différent : plus aimant, plus bienveillant, plus sain.

Comme il est en quête de l’amour inconditionnel de son parent, il se pliera à ses exigences et se coupera de ses émotions, de ses désirs et de ses besoins. Il est, en quelque sorte, coupé de lui-même, de son identité.


Que peuvent faire le parent sain et l’entourage ?

Lorsqu’on est l’autre parent, ou que l’on fait partie de l’entourage d’un enfant de PN, il existe quelques pistes pour aider l’enfant à se construire, ou à se reconstruire :

  • L’aimer inconditionnellement : pour qu’il connaisse la vraie saveur de l’amour et ne reproduise pas, dans ses relations futures, un amour conditionnel. L’enfant a besoin de savoir et de sentir qu’il est aimable exactement comme il est. Sinon cela fera de lui un adulte dans la sur-adaptation et prêt à tout pour se faire aimer.
     
  • Développer son esprit critique : lorsque l’enfant raconte un comportement de son parent PN, une remarque ou un comportement, n’hésitez pas à le questionner afin de développer son esprit critique :
    « Et toi, qu’en penses-tu ? »,
    « Lorsque tu partages tes bonbons, tu trouves que c’est l’attitude de quelqu’un d’égoïste ? »,…
     
  • Condamner les comportements inadéquats : ne minimisez JAMAIS les mauvais comportements du parent PN. Si votre enfant vous raconte quelque chose, ne répondez pas par des « Tu sais comment est papa/maman, ce n’est pas grave. » Votre enfant a besoin de cadre. Il a besoin de distinguer le bien du mal, les comportements adaptés des comportements inacceptables. Sinon, il n’intégrera pas les règles et les valeurs fondamentales. Parlez de ce qui est bien, de ce qui est mal mais ne critiquez pas directement ou gratuitement, n’insultez pas le parent PN, vous lui donneriez raison !

Et pour vous, parent sain,  ne culpabilisez pas d’avoir choisi un père ou une mère PN à votre enfant, cela n’aide personne.

En revanche, faites un travail sur vous, n’hésitez pas à vous faire aider par un thérapeute connaissant très bien la structure pervers narcissique et ses conséquences pour vous positionner face à votre (ex)-conjoint(e). Cela évitera de reproduire le schéma.

Et de cette façon, vous montrerez l’exemple à votre enfant. Ne restez pas dans la position de victime effrayée. Il est tout à fait possible de s’en sortir, je le constate tous les jours, il s’agit simplement d’adopter les bons réflexes.

Selon Geneviève SCHMIDT (Le manipulateur pervers narcissique - Comment s'en libérer - Geneviève Schmit), 3 piliers sont essentiels pour se sortir d’une relation avec un manipulateur pervers narcissique avec lequel vous avez un ou plusieurs enfants :

  1. Séparation
  2. Parole juste
  3. Se reconstruire

Le secret de la réussite est la confiance et l’estime de soi.
Elle est à développer chez l’enfant ainsi que le parent victime.
Rappelons ici que le germe qui fait qu’une personne devient « victime », est une confiance en soi faible et instable.

A cause de sa position dans la famille, et de la toxicité des liens qui l’entourent, l’enfant risque lui-aussi d’avoir une estime de soi faible et fragile. Il est donc vital d’en prendre conscience le plus tôt possible pour tenter de contrecarrer l’influence diaboliquement destructrice du manipulateur pervers narcissique.

  • Votre mission sera de valoriser vos enfants au maximum, dans le réel et de manière adaptée bien sûr, ici et maintenant, et ce durant tout son développement neuro-psychomoteur.
     
  • Aider également votre enfant de manière plus particulière, idéalement dès la naissance jusqu’à 7 ans, afin de lui éviter des troubles psychologiques irréversibles.
     
  • Ensuite il vous faudra l’accompagner au mieux, tout le long de sa vie en suivant les consignes du cadre donné plus haut……

 

Faut-il partir ou faut-il rester « pour » l’enfant ?

Trouvant pour prétexte la présence de l’enfant, nombreux sont les parents protecteurs qui repoussent le moment où ils s’éloigneront du manipulateur pervers. Cette situation, qu’elle soit consciente ou inconsciente, est dramatique et ne vient que répondre à la dépendance affective qui lie la victime à son bourreau.

Catégoriquement, et sans aucune exception, il est essentiel de quitter définitivement le manipulateur pervers narcissique, et ce au-delà des doutes et de la culpabilité que votre (ex)-conjoint(e) distille en vous. Faites au mieux…

« Un enfant qui évolue dans un milieu hautement toxique comme celui-là est un enfant presque perdu ! » dit Théodore-Yves Nassé, professeur en psychologie et expert auprès des tribunaux.

Chaque jour, chaque mois, chaque année perdue à « attendre » le bon moment, est autant de temps dont disposera le parent toxique pour polluer l’enfant. Et n’imaginez pas pouvoir cacher la réalité ! L’enfant voit tout, entend tout, et surtout, il vous observe !

 

Que souhaitez-vous donner comme exemple à votre enfant ?

Un père ou une mère protectrice qui courbe l’échine, qui se soumet, qui accepte l’inacceptable et qui ne le protège pas réellement ? Ou souhaitez-vous montrer que vous être un parent protecteur qui, une fois les yeux ouverts sur la réalité, cherche et trouve le courage de dire stop, de redresser la tête et de reprendre sa vie en main ?
Vous n’avez que ces deux options, il vous appartient de choisir.

Arrêtez-vous de lire quelques instants, fermez les yeux et respirez :
Demandez-vous maintenant si vous souhaitez que votre enfant vive, dans sa vie d’adulte, ce que vous êtes en train de vivre depuis des années sans doute
Posez-vous cette question avec humilité, bienveillance et douceur envers vous-même. Il n’y a pas de place pour la culpabilité, juste pour l’auto-compassion et l’amour partagé avec vos enfants si vous ne souhaitez pas à vos enfants le centième de ce que vous subissez depuis si longtemps…

Offrez-leur l’exemple d’un père, ou d’une mère protectrice qui sait dire stop, qui reconnaît s’être trompée, et qui met tout en place pour changer ce qui peut encore l’être.
Et c’est la fierté de l’action, le courage de la renonciation que vous allez transmettre. Quoi de plus puissant et de plus gratifiant ?

 

Petite piqûre de rappel concernant le pervers narcissique :

  • Age émotionnel d’un enfant de 4/5 ans avec un comportement de pré-adolescent dans un corps d’adulte et le pouvoir de nuisance d’un adulte.
     
  • Intelligence de son ego : l’autre n’existe pas. Il n’est qu’un objet à son service.
     
  • Aime ce que vous lui apportez comme satisfaction personnelle, mais ne « vous » aime pas et n’aime pas ses enfants (ou tout du moins de manière toxique).
     
  • Ne jamais sous-estimer son pouvoir de nuisance : Il surprendra toujours, ne changera pas, jamais. C’est sa pathologie qui l’empêche d’accepter l’idée même d’avoir un problème et donc lui interdit la mise en place d’une réflexion thérapeutique.
     
  • On ne discute pas avec lui. Toute discussion aboutira à une reprise de son pouvoir.